1944, alors que la guerre fait rage un peu partout, la ville de Newark aux États-Unis fait, elle, face à une épidémie terrifiante de poliomyélite. Bucky, éduc sportif, jeune homme intègre, responsable, décide de rester auprès des enfants dont il continue de s’occuper et de leur proposer des activités sportives, et ce malgré une réticence croissante des familles. L’épidémie s’aggravant, Bucky finit par renoncer à ses engagements et rejoint sa fiancée dans un camp d’été loin du foyer infectieux de Newark. Partir devient alors un véritable cas de conscience pour ce jeune homme, déjà malheureux de ne pas avoir pu combattre en Asie ou en Europe auprès de ses camarades. Son destin va alors basculer tragiquement.
P. Roth profite de ce (dernier ?) roman pour revisiter des thèmes qui lui sont chers comme le destin, le malheur et la malchance qui frappent au hasard, la responsabilité et la rédemption, l’honneur (qui ne change rien à l’affaire). Et comme à son habitude, Philip Roth est parfait de maîtrise, hyper sérieux et honnête à s’en flageller. Bucky, à l’instar de beaucoup de personnages « rothien » est à l’épreuve initiatrice : la vie est une expérience, chacun fait des choix et s’arrange, seul, pour les assumer plus ou moins. Car chez Roth, il n’y a ni dieu ni inconscient pour aider un tant soit peu. L’homme est seul. Et c’est bien triste en vérité.
Christophe
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