La littérature post-11-Septembre commence à être prolifique aux Etats-Unis. Nous avons déjà lu Extrêmement fort et incroyablement près de J. S. Foer, L’homme qui tombe de Don Delillo ou encore La belle vie de Jay McInerney. On retrouve un peu l’ambiance de ce dernier roman dans ce livre de O’Neill. Ou comment l’évènement tragique peut-il saborder les fondations d’un couple.
Hans ne comprend pas que sa femme Rachel décide qu’ils se séparent après les attentats car il était finalement d’accord pour faire l’effort de quitter New-York pour Londres. Ce qui lui a démontré que ce n’était pas que la peur d’une récidive qui motivait principalement l’éloignement de sa femme mais bien des différences plus profondes entre eux. Terrassé, Hans va trouver refuge dans un sport qu’il pratiquait plus jeune : le cricket, marginal aux Etats-Unis. Il rencontrera un personnage saisissant, fascinant bien que troublant : Chuck. Homme d’affaire ? Passionné de cricket ? Gangster ? Pire : mafioso ? Chuck est tout ça à la fois tout en étant une bouffée d’oxygène pour le pauvre Hans.
Ce livre, tout en sensations, très délicat, est très bien amené ; les flashbacks sont logiques, l’histoire est fluide. Toute l’ambiance du monde du cricket, des immigrés pakistanais, et plus largement de cette ville fabuleuse qu’est New-York est impressionnante de justesse. On a l’impression d’y être.
Après : de là à avoir beaucoup d’empathie pour le pauvre Hans, c’est beaucoup dire… Que son histoire soit tragique (et, ce, jusqu’au bout, bien qu’elle finira par revenir – on le sait assez rapidement – on ne peut pas dire qu’il l’ait retrouvée « pleinement convaincue et volontaire ») on n’est jamais complètement ému par ce « pauvre jeune homme riche » dont les certitudes, telles les Twin Towers, se sont écroulées pour de bon.
La dernière scène, dans la grande roue de Londres, très « famille je t’aime », est un poil navrante. Ne retenons que la subtilité quasi-permanente du roman.
Christophe
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