Avec : Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake
New York, 1961, Llewyn Davis, chanteur de folk au talent certain et à la reconnaissance incertaine, traîne son mal être dans Greenwich Village entre des prestations dans quelques clubs, l’indifférence de son producteur aux ventes de son disque, et des plans compliqués chez des « amis » ne serait-ce que pour pouvoir dormir quelque part.
Llewyn, campé par Oscar Isaac exceptionnel de défaitisme, semble se noyer à chaque obstacle, qu’il vienne de l’extérieur ou qu’il se crée lui-même tout seul comme un grand. Sa seule défense restant son scepticisme maladif vis-à-vis des autres (à tort ou à raison, souvent à raison) et comme une intime conviction un brin parano que tout le monde lui en veut. Ajouté à tout cela que la chance n’est vraiment pas de son côté.
Llewyn Davis est un looser magnifique, encore un portait magistral réussi par les frères Coen, mis dans des situations souvent incroyables (la poursuite du minou… extra), parfois dérangeantes (l’aller retour à Chicago) et toujours mélancoliques (ce regard !)
Quelle alternative reste-t-il au spectateur ? Vous aurez soit envie de le gifler. Soit de le prendre dans vos bras. Soit les deux.
La dernière scène est une conclusion logique, le train de l’Histoire et du succès passera sans lui…
Christophe
