14 – Jean ECHENOZ

conseil-R-ECHENOZ-14

 ★★★½☆ 

Éditions de Minuit

Un samedi d’août 1914, Anthime, lors d’une promenade à bicyclette en Vendée, entend les cloches voler : c’est la mobilisation générale. Plus motivé que surpris, il fait comme tous ses camarades, comme son frère Charles, il y va, cela ne durera pas, on reviendra vite. Blanche, sa belle-sœur, est sur le bord du quai. Elle sourit aux deux frères ; ce n’est pas le même sourire. Un sourire « officiel » à Charles, un plus ému à Anthime. Anguille sous roche.

Pourquoi un énième roman sur 14-18 ? Echenoz l’écrit lui-même : « Tout cela ayant été décrit mille fois, peut-être n’est-il pas la peine de s’attarder encore sur cet opéra sordide et puant. (…) cela fait beaucoup de bruit et souvent, à la longue, c’est assez ennuyeux.  » Et pourtant ce minuscule roman est indispensable. Ce n’est pas une fresque, ce n’est pas du Vautrin, ce n’est pas du Tardi, c’est du Echenoz.

Une petite musique qu’on lui appréciait déjà avec Courir ou encore Des éclairs, à la fois froide de précision, d’honnêteté et en même temps décalée, oblique voire qui prête à sourire et à rire. Une petite centaine de pages sur cette effroyable boucherie, cette plaie béante de la comédie humaine. Une petite centaine de pages pour nous rappeler avec finesse quand l’incroyablement fou et l’impensable entraient dans le bal du quotidien de millions de personnes.

Et Blanche alors ? Vous n’avez pas envie de savoir ? Charles ou Anthime ? Qui d’elle ou de la guerre pourra se permettre de choisir ?

Christophe
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