BLONDE PLATINE – Adrian TOMINE

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 ★★★★½ 

Delcourt

Ce livre « a pour lui » un titre et une couverture intrigante : Blonde Platine… avec ces jolies jambes suivies par une ombre masculine…
Le lecteur s’interroge, est interpellé, s’arrête, ouvre et feuillette faussement distrait mais réellement en attente…
… et là, c’est la déception.
Un noir et blanc d’apparence austère, beaucoup de texte et de cases… Mais le plus dur est fait, le livre a été ouvert !
A partir de là : deux solutions.

Ou bien le lecteur n’a que des fantasmes et aucune curiosité et notre histoire s’arrête là.
Ou alors, en s’arrêtant ne serait-ce que trente secondes sur ces pages, il s’aperçoit que le dessin d’Adrian Tomine, non seulement est absolument sublime, clair et précis, d’une beauté clinique et froide, mais surtout qu’il semble accompagner des histoires du même acabit. Alors, le lecteur peut passer à l’acte. Du moins essayer. Ce ne sera pas encore gagné mais l’expérience en vaudra la peine de toutes manières.

Quatre histoires rééditées en un volume. Quatre claques d’où l’amertume, la froideur et au bout du compte la violence de nos comportements, notamment à la fin de l’adolescence et au début de l’âge adulte, transparaissent de façon évidente. La fin délibérément ouverte de ces short-stories laisse la magnifique possibilité au lecteur de finir le boulot et d’établir les constats.

Bref, à l’instar d’un Clowes, Pirus, Mezzo ou d’un Charles Burns, Adrian Tomine dépasse le cadre éminemment connoté de la bande dessinée (la bédé !), jusqu’à nous le faire oublier, pour nous proposer tout simplement de la grande littérature.

Christophe

 

D’abord paru sous la forme de récits indépendants, c’est aujourd’hui chez Delcourt que Blonde Platine est réédité en intégrale, pour notre plus grand plaisir !

A travers un univers graphique d’une précision chirurgicale (pouvant, avouons-le, en rebuter certains !) qui n’est pas sans rappeler celui de Daniel Clowes (David Boring et Le rayon de la mort) ou Mezzo et Pirus (Le roi des mouches), Adrian Tomine décrit la complexité des relations humaines, des rapports sentimentaux dans une société qui n’aide en rien les gens en difficulté à s’en sortir.

Quatre récits aux personnages bien particuliers qui ont leur propre histoire, qui sont mal dans leur peau et d’une banalité affligeante face aux côtés malsains et individualistes du monde d’aujourd’hui, quatre grandes claques qui laissent un goût amer… C’est juste formidable et poignant. Quel talent !

Karine
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