Voici un des monuments de la BD mondiale. On y retrouve bien des souris mais on très très loin des « petits mickeys »… Spielgelman retrace les camps de concentration que son père a connus et qui en est l’un des rescapés. Un livre très très original. Tout d’abord par le traitement du sujet, non seulement en BD, mais qui plus est en remplaçant les personnages par des animaux, méthode que l’on rencontre d’habitude plutôt chez Walt Disney que pour la Shoah ! Si l’on peut sembler réticent, on est vite conquis par ce jeu cruel et bien réel du chat et de la souris. De plus, l’auteur nous montre, en parallèle à ce récit terrible, les relations qu’il entretient avec ce père égoïste et caractériel. Ce n’est pas parce que l’on a connu l’horreur des camps que l’on est soi-même un ange. La nature humaine est beaucoup plus complexe que cela. Que vous aimiez ou non la bande dessinée, essayez ce livre ; il est aussi essentiel que Primo Lévi.
