Une soirée est organisée. Tout le monde y va, y arrive, bonjour-bonsoir, on débouche les premières bouteilles, on met de la musique, on fume à la cuisine… L’hôte du jour s’affaire, s’éparpille, voudrait que tout le monde s’amuse, veut monter le volume de la musique, oui d’accord mais pas trop… et, malgré ses efforts, une certaine langueur se fait sentir, voire un peu de tension… car tout le monde attend… Robbie !
Il faut l’appeler. qui a son numéro ? On a eu son répondeur ? Il faut le rappeler !! On se rend compte très vite que tout tourne autour de ce personnage mythique. Qui n’arrive pas. L’insistance du maître des lieux à ce que tout le monde s’amuse et oublie un peu Robbie… en devient pathétique, gênante et navrante.
En trois chapitres, ces Noceurs, très justement récompensé du prix de l’audace à Angoulême 2011, ne nous parle au final que de Robbie. Celui pour qui les filles fondent, que les mecs jalousent tout en voulant devenir son ami… et lui, qui irradie réellement, littéralement sur toutes et tous… Deux des personnages du début, une jeune femme et un homme (l’hôte de la fête du début) vont le côtoyer. Qu’en est-il réellement ?
Ce livre, au-delà du choix graphique proprement époustouflant de rythme et de couleurs, propose une approche des rapports sociaux très subtile et au final (du coup) assez dure. Des rapports hyper-hiérarchisés, faits de séduction, jalousie, envie, de conquête, de vanité, de méchanceté. Tout ça est classique ? C’est bien ce qui est gênant.
Très grosse réussite. Un livre surprenant mais qui peut marquer comme rebuter. Essayer ne coûte rien !
