Le célèbre docteur Cole, son épouse et sa terrible et magnifique fille adoptive, Vanessa, accueillent quelques amis pour fêter le 4 juillet dans leur résidence au sein de la Réserve. Arrive le peintre Jordan Groves. C’est le début d’une histoire d’amour/répulsion entre l’artiste et Vanessa. Petit à petit il va la connaître : que cache-t-elle ? Que fut sa véritable histoire ? En les suivant, c’est toute la galerie de personnages (et pas uniquement Vanessa) que nous allons découvrir. Et ce n’est pas réjouissant. Pas un pour rattraper l’autre.
Ce roman est un leurre. Affreuse bluette sentimentale ? Simples histoires de coucheries, d’adultère ? La couverture, la quatrième n’arrangent rien… et Russel Banks a visiblement l’air de se faire un malin plaisir à brouiller les pistes : certains dialogues frôlent le roman-photo. Et pourtant, derrière la meringue se cache ce que Banks a réellement voulu nous montrer : une peinture absolument terrifiante de la haute société américaine de la fin des années 30, richissimes personnages qui s’auto congratulent, s’auto satisfont de leurs vies médiocres par devant pour mieux se trahir par derrière. Malgré leurs voyages, ils ne se fréquentent qu’entre eux et accessoirement connaissent quelques bons autochtones qui leur servent de guides, enfermés qu’ils sont dans la Réserve, véritable « zoo » paradisiaque. Nous sommes à la veille de la 2nde guerre mondiale aux Etats-Unis et Russel Banks nous peint une fresque médiévale. Tout y est : les seigneurs, les vassaux, les terribles princesses, l’amour, la servitude.
Dans le même ordre d’idées : lisez A moi pour toujours de Laura Kasischke. Bonbon rose… à l’acide. Faites-vous avoir !
Christophe
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