Andy, ado mélancolique et un poil misanthrope, passe son temps avec son « super » ami : Louie. Découvrant rapidement que l’effet de la cigarette lui confère des supers pouvoirs (notamment celui de détruire avec son « rayon de la mort » tout être vivant de son choix), sa vie lui ouvre alors de nouvelles perspectives… Mais Andy n’habite pas Gotham city mais une pauvre banlieue et, s’il y a bien une moisson de personnes s’il ne supporte pas, est-ce que cela justifie forcément de les supprimer de la surface ?
Mais comment conseiller cet OVNI ? Bigre, tâche ardue. Prenons la couverture : le titre (Clowes reprend à son compte le mythe poussiéreux de la SF : celui du rayon de la mort désintégrateur… comme quand on avait 6 ans et demi), un héros masqué armé d’une espèce de sèche-cheveux… fausses pistes bien entendu ! Si vous souhaitiez lire un bon vieux comics SF ringard venu des 50’s US, vous allez déchanter.Clowes n’a pas écrit cette BD dans ce but mais bien dans celui de décrire de manière très prégnante un quotidien d’ennui chez toute une génération middle-class, arrivée au faîte de ses acquis sociaux… et qui se regarde le nombril, rêvant trop tard à des rêves de gosses, des rêves d’aventures, de justice, de grandeur. Le tout bien évidemment inaccessible.
Une histoire bien triste en vérité. Et c’est toute sa force. Quant aux dessins, c’est du grand art, c’est du Clowes (profitez pour découvrir du même auteur David Boring).
