Vivès, on ne le présente plus. C’est le petit génie de la BD française, tout a été dit, bla bla bla. On l’a découvert gentil tout plein avec des histoires hyper romantiques et fines comme des rondelles de rosette à l’apéro : « Le goût du chlore », « Polina » et compagnie. Puis, le vilain garçon, il a cassé son jouet, finies les roucoulades pour jeunes puceaux, vive le Vivès sous acide : « Last Man », toute la collection thématique chez Shampooing, une collaboration terrible avec les frappés Ruppert et Mullot (« La Grande odalisque » et « Olympia ») sans oublier ses gros craquages dans la collection BD Cul (ben oui) des Requins Marteaux (rien que les titres sont des – hum – chefs d’œuvre : « Les melons de la colère » et l’inoubliable « Décharge mentale »).
Bref. 2017, le voilà de retour aux sources avec ce récit initiatique très sensible construit sur les souvenirs de vacances d’un jeune garçon aux côtés d’une fille plus âgée, plus expérimentée que lui. Elle l’initiera à ce qu’on imagine bien. Et comme dirait Brel « Ce fut la première fleur / Et la première fille / La première gentille / Et la première peur / Je volais je le jure / Je jure que je volais / Mon cœur ouvrait les bras / Je n’étais plus barbare ».
Ce n’est pas le meilleur Vivès, le sagouin semble un peu en roue libre à certains moments. Mais diable ! Il sait y faire ! Une fois encore : dialogues, dessin, finesse et justesse du scénar – on l’a déjà dit – tout semble facile chez lui.
Voilà, « Une sœur », l’air de rien, est une des meilleures BD de l’année. Pas moins.
