AILEFROIDE ALTITUDE 3954 – Jean-Marc ROCHETTE

 ★★★½☆ 

Casterman

Grenoble, fin des années 60. Le petit Jean-Marc (Rochette, c’est un récit autobiographique) s’initie à la grimpe et aux plaisirs de la montagne aux côté de son pote Sempé. De la Bastille à la Bérarde, l’expérience grandissant, il y a une volonté chez les deux amis d’essayer toujours plus haut, toujours plus difficile. Ça ne va pas sans heurts : parfois la peur, le risque inconsidéré, mais aussi l’incompréhension au lycée ou de la mère de Jean-Marc.

Tout d’abord circonspect sur la première moitié de cette BD, j’ai longtemps eu l’impression (désagréable) de lire un énième récit initiatique sur la montagne avec son attirail de clichés : l’amour du risque (oui, Jonathan et Jennifer !!), la condescendance, voire le mépris vis-à-vis des non-initiés sédentaires et grégaires, tout ce bazar habituel et un peu péteux qui se dégage d’une certaine « élite » des sommets, qu’on le veuille ou non.

Mais Rochette, heureusement, est plus subtil que ça. Et la seconde partie de son livre est une vraie réussite, à la fois intelligente, réfléchie et apaisée. Où l’on découvre un jeune homme trop talentueux et trop curieux, ayant frôlé la mort plusieurs fois, ayant perdu trop d’amis dans ces parois qu’il adore, devoir finalement faire des choix forts tournés vers son autre passion : le dessin.

Un livre qui rappelle s’il est besoin que la mort, et le risque et l’on peut y associer, n’ont rien de romantique malgré ce qu’on veut bien nous faire gober. C’est quand même beaucoup plus compliqué, une fois cadavre, de profiter de la beauté incomparable de la montagne et du goût de l’effort.

Christophe
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