MON COMBAT T.1 : LA MORT D’UN PÈRE – Karl Ove KNAUSGAARD


 ★★★★½ 

Folio

Karl Ove, comme beaucoup de gens sur terre, finit par perdre son père. Ce sont les choses qui arrivent et, aussi triste que cela soit, il faut bien faire avec. Sauf que pour l’auteur, à première vue, ce n’est ni son amour filial débordant ni l’envie de « faire avec » justement qui le caractérisent. Vu qu’il en fait un bouquin de plus de 500 pages, premier tome d’une série de six. Paradoxal ? Ce livre l’est totalement. Intentionnel ? Également. Assumé ? A voir, faudra lui demander.

Ce premier tome de « Mon combat » (hou là là, la référence casse gueule…) est, semble-t-il, emblématique de l’intention, si ce n’est provocatrice, tout au moins totalement hors normes, de Karl Ove Knausgaard de mettre à nu sa vie et ses ressentis à la fois hyper banals et glacialement justes. Cette écriture au kilomètre (ce livre a-t-il été relu ?) abonde dans ce sens, à savoir l’envie de cracher le plus rapidement possible cette angoisse d’un jeune homme des années 80-90, dans cette Norvège qu’on imagine taiseuse et froide, relative à la figure d’un père distant, gênant, devenu alcoolique, et dont la mort sordide va réussir à tirer des larmes d’incompréhension à son fils cadet.

Une question demeure : pourquoi suis-je tombé si facilement dans ce récit impudique, anarchique, sans construction apparente ? Parce que la volonté criante de Knausgaard de jouer le jeu, à la façon d’un ami qui me confierait ses cadavres à la mesure de son éthylisme croissant, m’a convaincu. S’il peut y avoir un perdant dans la rencontre qui se joue à la lecture de ce livre, ce n’est pas le lecteur, mais bien l’auteur qui se fout à poil. Et accessoirement sa famille me direz-vous.

Lecture de voyeur ? Certainement pas tant le miroir est évident. Et lisez-moi ces premières pages de « La mort d’un père » qui prouvent, si besoin est, le talent de Karl Ove Knausgaard.

Faut que j’attaque la suite.

Christophe
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