JOUR D’AVANT (Le) – Sorj CHALANDON


 ★★½☆☆ 

Grasset

1974, Michel, est un jeune garçon de Liévin, fan de Steve McQueen, en adoration devant son frangin Joseph, mineur à Lens. Mais le 27 décembre, Joseph est avec ses camarades quand le grisou, ce gaz traitre et inodore, souffle la galerie. 42 morts. Quelques jours après, à l’hôpital, Joseph est la 43ème victime, oublié des célébrations officielles. Son père dit un jour à Michel : « venge-nous de la mine ».

2015, désormais veuf, Michel regagne le Nord. Et veut trouver les responsables et rendre justice.

Mouais. Que l’on connaisse (et apprécie) l’auteur Sorj Chalandon, attentif au sort des plus démunis, et notamment la classe ouvrière, ne suffit pas à s’enthousiasmer à la lecture des premières pages de ce roman. Le style est un peu lourd. La référence à Brel n’en éclaire que plus cette étonnante mutation de l’écriture de Chalandon vers un phrasé illustratif et imagé, à la limite d’un pittoresque ponctuellement pesant voire stéréotypé.

Heureusement, la seconde partie du « Jour d’avant » va s’avérer, au moment où l’on ne s’y attendait plus, complexe et perturbante. Toutes les certitudes évidentes dans lesquelles Chalandon a enfermé son lecteur vont être balayées. Qui est vraiment Michel, héraut du prolétariat ou manipulateur pathétique ? Je vous laisse vous faire votre avis.

Clairement pas le meilleur livre de Chalandon qu’on sent un peu « facile ». L’hommage aux mineurs de Lens aurait mérité certainement un peu plus de sobriété, à l’image de son passionnant diptyque irlandais ou encore du « Quatrième Mur ».

Christophe
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