DIVINES (réal : Houda BENYAMINA)

 

 ★★☆☆☆ 

Avec : Oulaya Amamra, Kevin Mischel, Jisca Kalvanda

conseil

Dounia, gamine de cité, rêve plus grand que son quotidien rivé aux bancs de l’école : à savoir, comme pour beaucoup de ses coreligionnaires : fric, fringues et portable (OK je résume un peu). Avec sa grande copine Maimouna, aussi gonflée qu’elle, les deux minettes s’embringuent avec autorité et pas mal de culot dans le sillon de l’inquiétante Rebecca.

Comment ne pas dire trop trop de bien d’un film qui nous cause des filles de banlieue à travers l’émancipation et la force de caractère sans passer pour un gros réac macho ? Je vais tenter d’y arriver.

Sur le fond, j’ai principalement regretté le manque de recul de Houda Benyamina vis-à-vis de sa Dounia qui cumule à elle seule, il faut le dire, tout ce que l’individualisme, l’égoïsme, la prétention et l’arrogance font de plus clinquant à notre époque malade. Et que sous couvert de non-conformisme, la petite Dounia ne fait que se repaître d’un miroir aux alouettes ultralibéral (et dégueulasse, disons-le), celui-là même qui lui tient la tête dans la fange. Une des premières scènes avec l’enseignante met mal à l’aise. La dernière avec les pompiers, encore plus. Et pas dans le sens où l’on pourrait l’entendre. Si le propos de la réalisatrice était de dénoncer cette ambivalence chez Dounia, je ne l’ai pas ressenti du tout.

Par ailleurs il y a un décalage entre la vision qu’elle a de la féminité de sa trop jeune actrice (Oulaya Amamra, au demeurant formidable) et la réalité qui, s’il n’était pas aussi raté et gênant, pourrait presque prêter à rire (la bluette avec le danseur est, heu, nulle ; et son intronisation à la cour du Roi des Dealers, à des fins de récupération d’un gros tas de pognon, frise évidemment le ridicule).

Enfin, ce film m’a un peu tapé sur le système. Mais là je ne suis que dans le ressenti ultra personnel. Très très subjectif, je la mets donc un peu en veilleuse là-dessus. Je reconnais cela dit l’intention intéressante de Houda Benyamina, ainsi que certaines belles trouvailles purement cinématographiques (la scène de la promenade fantasmée avec la mythique bagnole, en première partie de film, n’est pas loin d’être excellente).
Mais à la comparaison, qui me vient facilement à l’esprit, avec « Bande de filles » de Céline Sciamma, on ne peut que se rendre compte du fossé qui sépare les deux films.

Christophe

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