Lucky Luke a un gros souci : Jolly Jumper lui fait la gueule (j’ai le droit d’écrire « gueule » vu qu’il s’agit d’un canasson ?) Plus un mot, rien. Voilà pour la trame du bouquin, mais vous inquiétez pas, ça va un peu s’affoler ensuite.
Les éditions Lucky Comics commencent à offrir à certains auteurs la possibilité de se réapproprier le mythe du cowboy solitaire à la chemise jaune qui tire plus vite que son ombre. Ça s’est déjà fait pour d’autres héros légendaires du 9ème art : Mickey Mouse, Valerian (qui n’a eu droit qu’à un seul tome de mémoire par Larcenet : « L’armure de Jakolass ») et j’en oublie surement.
Le premier tome de cette série fut l’étonnant et réussi « L’homme qui tua Lucky Luke » de Mathieu Bonhomme.
Cette fois, avec Guillaume Bouzard, dessinateur qui fait les beaux jours de Fluide Glacial ou encore du Canard enchaîné, c’est un tout autre genre : le pastiche en l’occurrence. Exercice super casse-tronche tant ça peut vite virer à du grand n’importe quoi. Mais là, Bouzard s’en sort vraiment avec les honneurs. Car au final, il ne s’agira rien de moins que de la santé mentale de notre célèbre gardien de vache ! Car si, comme on l’apprend au cours de l’histoire, on se sent moins seul de toujours confondre Jack et William (c’est normal, personne ne les reconnaît en fait), on finit aussi par comprendre que ne pas s’étonner d’entendre un cheval parler – fût-il Jolly Jumper – ne relève pas forcément de notre bienveillance et de notre côté bon public, mais possiblement d’un certain dérèglement de la tête.
J’adore !
