Mathieu Angotti, jeune homme militant se voit proposer lors du gouvernement Ayrault (présidence de Hollande, souvenez-vous) un poste de conseiller du Premier ministre. Carrément. Ça, c’est de la promotion, avouez. C’est l’occasion rêvée pour ce type qui vient du monde associatif, de pouvoir défendre ses idéaux directement là où se prennent les décisions politiques majeures de notre pays. « Rêvée » ? Pas si sûr, tant le désenchantement sera à la hauteur des espoirs suscités. Aux difficultés ahurissantes de pouvoir faire avancer les choses, tant les arrangements, transactions, soumissions et autres jeux de dupes et de pouvoir font office de méthodes de travail dans les ministères, se greffera un quotidien ubuesque pour ce jeune homme dont la vie privée – femme et enfant en premier lieu – sera sacrifiée sur l’autel de la disponibilité et du travail permanents. Une grande amertume ressort de ce témoignage édifiant : le gâchis généré par nos institutions démocratiques laisse pantois et révolté.
Un gros bémol cependant : une fois encore, nous avons avec « Désintégration » un témoignage vraiment intéressant qui fait les frais d’un traitement BD plan plan et pour tout dire inutile (à l’instar du Davodeau « Cher pays de notre enfance » ou encore « L’affaire des affaires » d’Astier et Denis Robert). Christophe Blain et Abel Lanzac dans le mémorable « Quai d’Orsay » avaient su nous proposer une merveille de bande dessinée à tous les niveaux.
