CHANSON DOUCE – Leïla SLIMANI

conseil-r-slimani-chansondouce

 ★★★☆☆ 

Gallimard

Jeune couple parisien très actif, Myriam et Paul ont deux enfants, des carrières respectives emballantes et prometteuses, une confiance dans l’avenir faite de cette auto persuasion que peuvent bâtir les égoïstes. Si la vie ne manque pas de difficultés, tout semble aller dans la bonne direction. Et même quand il fallut trouver l’impeccable nounou pour les enfants chéris, Mila la plus grande et Adam le petit dernier, une sorte de providence, qui fait que les gens gâtés attirent les solutions à tout, leur offrit Louise sur un plateau d’argent. Ponctuelle, attentionnée, disponible, ne comptant pas ses heures. Parfaite.

Sauf que dès le premier chapitre, le lecteur sait. Quoi ? L’horreur. Louise a fini par assassiner les deux petits.
Que s’est-il passé ? C’est l’objet du bien-nommé « Chanson douce » : dénicher les petits riens, les petits détails dans lesquels, c’est bien connu, le diable aime se cacher, et nous les dispenser presque à reculons, l’air de rien. La mécanique fatale se créée insidieusement, monstrueusement. On se prend à vouloir revenir en arrière, retrouver le bonheur des instants passés, quand Louise était la nounou parfaite, une véritable amie, une mère, aussi serviable et prévenante pour les enfants que pour leurs parents.

Prix Goncourt 2016, Leïla Slimani réussit son pari. Lorgnant du côté de Laura Kasischke, elle démonte le décor de la classe moyenne pour en montrer les artifices, l’envers possiblement malsain et pervers. Avec des petites touches à la Régis Jauffret, « Chanson douce » est comme un morceau de clou de girofle croqué par inadvertance : âcre.

Christophe
retour à la liste de conseils romans

Avec mots-clefs , .Lien pour marque-pages : permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *