Cévennes hivernales et silencieuses. Deux fermes isolées. Dans l’une, Gus, qui y a été élevé, y vit désormais seul avec Mars, son chien, tout pas bien d’apprendre que l’Abbé Pierre vient de mourir. L’autre, un peu plus loin : nous sommes chez Abel, une vingtaine d’années de plus au compteur que son voisin. Si les deux paysans s’estiment, c’est pas non plus les grandes tapes dans le dos. Un incident va faire germer un petit doute entre eux. Le petit caillou dans la godasse… Les relations se glacent à l’image de la météo charmante du coin, les sous-entendus s’accumulent. Les deux vont devoir se mettre à jouer une partition où il faudra se découvrir plus qu’à l’habitude…
Après le roman du terroir, le polar du terroir. Ce dernier, à la différence du premier, ne s’occupe pas de savoir si les lavandes seront fauchées à temps pour que Marjolaine la belle rouquine puisse descendre au village retrouver René le beau marlou aux autos tamponneuses, sans que papa et maman ne l’apprennent car ils veulent la marier à Roger, qu’est trop vieux et pas bien sympa non plus. Non, le polar rural à la française (lisez « Fin de chasse » de Demure), c’est plutôt vieux bourrus taiseux, fusils jamais rangés bien loin, alcool qui tape les tempes, tension larvée jusqu’à l’« accident » fatal.
C’est dans ce registre que Franck Bouysse réussit globalement « Grossir le ciel ». Vive la campagne !
Christophe
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