Découvert avec le remarqué et remarquable recueil de nouvelles Knockemstiff (dispo à la bibliothèque), Donald R. Pollock publie son premier roman Le diable tout le temps. Il n’y a pas qu’une histoire, mais plusieurs qui vont tisser au final un tableau effrayant de l’Amérique profonde des années 50 et 60. Un peu comme dans Knockemstiff.
Arvin est le fils d’un vétéran de la guerre du Pacifique. Lors de la longue maladie puis la mort de sa mère, il sort traumatisé par l’exorcisme délirant de son père puis par son suicide, ne supportant plus le décès de sa femme ni ses souvenirs de guerre. Recueilli par sa grand-mère, Arvin grandit auprès de Lenora, également orpheline de sa mère assassinée par Roy, prédicateur fou furieux et… père de la pauvre Lenora.
Parallèlement, nous suivons l’odyssée meurtrière de Carl et Sandy, couple malsain qui tue les autostoppeurs pris au hasard avec séances photos à la clef. …
Et le sheriff Bodecker, pauvre type corrompu, gavé de sucreries et frangin de Sandy,… et l’infect pasteur Teadardin, plus proches des jeunes filles que du Bon Dieu…
Tous ces braves gens finiront par avoir un destin commun. Un destin absurde. Un destin trash.
Trash, c’est le mot. Mais il n’est pas suffisant pour qualifier un livre de cet acabit. D. R. Pollock ne se contente pas d’une galerie de monstres. L’écriture est forte, et, contrairement à ses personnages, l’auteur sait où il va. En simplement deux livres, nous avons la certitude d’avoir affaire à un très grand écrivain.
Christophe
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