Série – 8 épidsodes
Avec Colin Farrell, Vince Vaughn, Rachel McAdams, Taylor Kitsch
Quatre individus autour d’une seule et même affaire de meurtre d’un agent municipal de la ville de Vinci près de Los Angeles : Ray Velcoro, flic corrompu à la botte du gangster Franck Semyon, ruiné et sur la voie de la rédemption ; Antigone Bezzerides, fliquette bien cassée et hantée par son passé, et le glacial Paul Woodrugh, motard pas bien dans ses baskets lui non plus.
Ces quatre-là, venant de planètes bien éloignées vont devoir se serrer les coudes face aux ramifications mafieuses, glaçantes et glauques que prendra cette enquête, lestée par une corruption à tous les étages. Chacun devra jouer sa propre partition, un jeu d’équilibriste dangereux qui aura des conséquences pour tous.
Nous y voilà : après le succès critique et populaire retentissant (amplement mérité) de la saison 1 de « True Detective », la saison 2 a suscité énormément d’attente. Trop peut-être ? Nic Pizzolatto serait-il capable de renouveler l’exploit ? C’est bien du fait de poser cette question que vient le problème. On a trop comparé ces deux saisons qui sont pourtant totalement indépendantes. D’où un sentiment de déception : il n’y avait plus le fameux Rust Cohle et ses digressions noires et magnifiques de la saison 1. Et alors ? N’est-on pas capable de regarder cette deuxième livraison objectivement ? Car franchement, et on n’est pas beaucoup à le penser, mais elle a de la gueule ! Et pas qu’un peu. Le tandem Colin Farrell/Vince Vaughn fonctionne à merveille. La B.O. et la photographie, véritables signatures de cette série, sont toujours aussi sublimes. Et l’intrigue, que d’aucuns ont jugé compliquée ( !! ) est puissamment « ellroyienne » : complexe, véreuse et noire.
Bien sûr, il y a quelques déceptions (Taylor Kitsch et Rachel McAdams sont dans un registre plus convenu ; la dernière scène est clairement ratée – pas le dernier épisode !) mais cette saison est une vraie série policière, contrairement aux intentions de la première, dont l’intrigue passait finalement en retrait du désormais mythique « couple » Rust Cohle / Martin Hart. Et on pourra même dire, pour les masochistes qui aiment, oh oui, se faire du mal, que la saison deux est plus triste que la une (qui débouchait sur un propos assez optimiste et lumineux).
Laissez-vous donc convaincre. Avant le visionnage : oubliez Rust Cohle. Si cette deuxième saison avait paru en premier, tout le monde aurait été à genoux devant la classe sombre et magnétique de « True Detective ».
Christophe
