Ah ! Voilà du mordant ! Du livre qui gratte partout ! Ames sensibles, s’abstenir. Nazutti, flic et personnage principal de ce roman (très) noir, est une boule de haine. Ce roman est de, toutes manières, sur la haine, sous toutes ses coutures. 2008 : une série de pédophiles sont retrouvés morts aux côtés d’enfants. Des petits mots sont laissés aux côtés des cadavres et font spécifiquement référence à l’assassinat de la jeune Samantha Berthelin. 20 ans plus tôt, Rose Berthelin perdait sa fille, assassinée et violée. Le major Nazutti avait alors appréhendé l’assassin de manière très » personnelle « . En plusieurs dizaines d’années, Nazutti a épuisé bon nombre d’équipiers. Aujourd’hui, c’est le tour du jeune Andreotti, qui est loin d’être tout blanc… Paul Nazutti, major à la protection des mineurs dans une grande ville du sud de la France, a tout pour lui : raciste, homophobe, misogyne, bref, apôtre de l’intolérance systématique envers et contre toute la société.
Très rares sont les héros de romans à ce point excessifs dans leurs côtés exécrable et nauséabond. C’est un vrai risque qu’a pris l’auteur : comment voulez-vous que le lecteur s’identifie ? Ca risque de dérouter et donc décourager pas mal de prétendants… Surtout qu’il ne s’agit pas d’une simple accroche pseudo incorrecte ; Chainas est honnête avec lui-même, avec ses personnages et surtout avec ses lecteurs : ce roman est sans issue. Point. Ne rien en espérer. Tous les échappatoires qui se présenteront à Nazutti seront gâchés de belle manière. Ainsi va la (vraie) vie. Roman très crédible. On pourra juste reprocher le côté un poil grand guignol des séances au Lounge, lieu terrible à la fois sectaire, sexuel, ultra-transgressif et malsain. Kubrick s’en était mieux sorti avec Eyes Wide Shut. Pour conclure, ce roman est une excellente surprise. Amoral et pessimiste.
Christophe
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