IL ÉTAIT UNE VILLE – Thomas B. REVERDY

conseil-R--REVERDY-VILLE

 ★★★½☆ 

Flammarion

Détroit, fin des années 2000. La ville se meurt suite à la crise des subprimes. Les industries ferment les unes après les autres, les banques sont en faillite, les gens sont contraints de s’exiler. C’est dans ce décor de désolation qu’Eugène, jeune cadre français, débarque, missionné par « l’Entreprise » pour développer une nouvelle chaîne de production automobile révolutionnaire. Il se rendra vite compte de l’absurdité de la tâche. Mais cette mission lui permettra de rencontrer Candice, serveuse originaire Détroit, qui tente de garder la tête hors de l’eau tout en voyant ses habitués disparaitre de jours en jours.
Il y a aussi Georgia, une grand-mère qui élève seule son petit-fils, Charly, 12 ans, et qui ne cesse de pleurer depuis que celui-ci a disparu. C’est d’ailleurs un des maux qui touche la ville : les gamins disparaissent sans que personne ne s’en soucie. Le lieutenant Brown, flic proche de la retraite, ne cesse de les rechercher alors que la ville se dépeuple sans arrêt et que les chiens errants et les ratons-laveurs hantent les rues.

Fascinée par le destin que connait cette ville, je me suis naturellement laissée tenter par ce roman. Le personnage principal, c’est Détroit. Capitale mondiale de l’industrie automobile, modèle capitaliste par excellence jusqu’à la « catastrophe ». Vastes terrains vagues, usines désaffectées, maisons abandonnées, bâtiments publics en ruine, un taux de chômage ahurissant et des records de criminalité. Thomas B. Reverdy raconte la vie des gens qui habitent encore sur place, qui tentent de garder un peu d’espoir dans une ville fantôme où rien ne fonctionne normalement.
Conséquence directe de la mondialisation, l’effondrement de Détroit est un cri d’alarme. Et l’auteur, à travers son récit, dénonce les aberrations des grandes firmes qui ont elles-mêmes précipité leur chute, l’indifférence des pouvoirs publics qui n’ont plus aucun moyen et la misère des habitants d’un no mans’ land sans loi.
Si le portrait de Détroit est une véritable réussite, je mettrais un petit bémol sur les histoires des personnages qui m’ont semblé un peu superficielles (ou pas assez développées) face à la situation.

Karine
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