Début 20ème. Dans un contexte social et politique difficile, les esprits révolutionnaires se multiplient.
Certains vont choisir de créer une micro-société anarchiste, sans chef ni lois mais uniquement basée sur la coopération et le partage. Fortuné Henry est un de ces colons. Il est même le premier à s’installer proche d’Aiglemont, un petit village des Ardennes. Il construit son abri, prépare les champs pour les récoltes. Bientôt, d’autres personnes le rejoignent puis des familles entières s’installent. « L’Essai » est le nom de leur domaine.
Nicolas Debon a décidément un graphisme magnifique. Déjà dans L’invention du vide, il avait montré son talent. Ici, il confirme.
Avec L’essai, il retrace l’histoire de ce colon ou comment certains ont essayé de créer une société utopique bien loin des valeurs capitalistes. De bonnes idées, de bonnes volontés, c’est certain. Mais la nature même de l’être humain n’est jamais bien loin (surtout en collectivité) et certains passages montrent bien des incohérences entre le discours et les actes de Fortuné Henry. Dommage que ce ne soit pas plus approfondi d’ailleurs. Cette BD aurait peut-être méritée un peu plus de pages, voire un second volume. Il n’en reste pas moins que cet album a la qualité de mettre en avant des idées intéressantes trop vite mises de côté.
Intelligent.
