Céleste Bompard, pilote d’avion, as de la voltige, grand séducteur, pas très classe mais, allez savoir, charmeur à grand succès auprès de ces dames, est enrôlé, lorsque le conflit de 1914 éclate, au transport aérien du courrier des poilus. Dans les sacs : souvent des lettres d’amour déchirantes.
Lors d’un convoi, son avion s’écrase sur une île mystérieuse. Mais, mon brave Milou, c’est bien une île, pas une étoile, et, ici, pas de champignons extraordinaires… mais un cadeau empoisonné pour Céleste le grand séducteur : des femmes, des femmes et encore des femmes. D’où le titre ? Exactement.
Vite fait prisonnier, Céleste sera confiné aux cuisines, le rôle de reproducteur étant réservé à un vieil otage masculin encore en vie. Céleste le frustré n’en peut plus : tant de peaux nues, de poitrines, de femmes lascives (entre elles, le pauvre !)… il trouve alors la parade : lire le soir entre chien et loup au coin du feu pour ces demoiselles les lettres d’amour des poilus qu’il a réussi à sauver. Aaah ! Raconter quelques missives romantiques et tragiques… n’en faudra-t-il pas plus pour faire fondre les cœurs de ces cruelles amazones ? Ce ne sera pas si simple.
Zanzim (illustrateur de « La sirène des pompiers ») nous fait bien plaisir avec cette histoire sexy, féministe et souvent marrante. On ne peut s’empêcher de faire une passerelle avec une autre BD aux idées similaires mais à l’intention beaucoup plus tragique : « Les femmes », deuxième volet de la formidable trilogie « Pour l’empire » de Merwan et Vivès.
Tout le monde sera d’accord (sauf Aragon, Jean Ferrat et Tintin) : la femme n’est pas l’avenir de l’homme, elle est sa maîtresse (au sens de « dominante »), sa mante religieuse, sa rupture d’anévrisme. Zanzim, aka Frédéric Leutelier, affronte ce vaste sujet avec humour et parti pris. Le renégat !
