MAGASIN GÉNÉRAL – Régis LOISEL et Jean-Louis TRIPP

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 ★★½☆☆ 

Casterman

9 volumes – série terminée

Magasin Général, les « aventures » de ce petit village québécois dans les années vingt, c’est fini. Tout ce qui compose la bédésphère pleure toutes les larmes de son corps, inconsolable, car cette série étirée sur neuf ans a montré quelque chose, indéniablement, de différent dans l’esprit. On ne pourra pas reprocher aux auteurs de contribuer à la morosité ambiante tant « Magasin Général » déborde de partout de bons sentiments, d’un zeste d’audace (l’adultère, l’homosexualité et même l’athéisme y sont évoqués, ouah) et d’un bonheur pour beaucoup ultra communicatif et contagieux.

Bon, vous l’avez deviné, ça n’a pas fonctionné avec moi. Alors quoi ? Je suis mauvais coucheur ? Pas que.

J’avais abandonné « Magasin général » au troisième volume (« Les hommes ») avant de relire la série en intégralité à la parution du neuvième et dernier tome. Un bon point : j’ai été jusqu’au bout. Et il y en a pour un moment (entre six et sept cents pages quand même). J’avais eu tort de m’arrêter au troisième car le quatrième volet (« Confessions ») est de loin le meilleur de tous. Tout en finesse (et là, les deux auteurs savent y faire), où les personnages hésitent, basculent un peu, se posent pas mal de questions. Et les réponses sont amères.

« Heureusement » ça ne dure pas ! Ouf ! Bien vite, quand Marie décide de partir pour Montréal (5ème tome), tous ces braves gens qui lui bien craché sur la trogne, se retrouvent bec dans l’eau, regrettent et finissent (miracle !) par le reconnaître et s’excuser de l’avoir si violemment jugée d’avoir déniaisé un jeune homme (même pas marié en plus). A partir de là s’en suivent quatre tomes d’une bonne humeur croissante et jamais égalée dans toute l’histoire de la fiction (et je ne parle même pas de la réalité, car là c’est tout simplement extraterrestre cette bienveillance et ce bon sens universels). Les volumes suivants (« Ernest Latulipe », « Charleston » et « Les femmes »), non seulement n’apportent plus rien de nouveau (ce que faisaient clairement les deux trois premiers), mais sont d’un ennui assez vertigineux. Le neuvième et dernier n’a que le mérite de conclure (ouf), avec le grand banquet, of course, le barde, le druide, le sanglier qui rôtit. Ou presque.

Christophe
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