AIMER FATIGUE – Philippe FUSARO

conseil-R-FUSARO

 ★★★½☆ 

L’Olivier

Tanger hôtel Minzah. Vont se croiser, s’aimer, trois personnes : deux hommes (La Spia, Italien, « porte-serviettes » à savoir un espion de petite envergure bon aux tâches routinières ; Memphis écrivain américain, qui boit la mort de son amour – double de Tennessee William) et une femme (et quelle femme ! Lulù, sculpturale actrice italienne de péplum).

On est bien dans un roman de Philippe Fusaro. On y retrouve l’ambivalence qu’on avait aimée dans les précédents (Le colosse d’argile, L’Italie si j’y suis, Palermo Solo) : des lieux très marqués, réels mais aussi générateurs de fantasmes et d’imaginaire magnifique chez le lecteur (un peu à la Hugo Pratt), des personnages qui trainent un côté tragique à la fois mythologique et indéniablement humain et touchant. De même, ici, le (magnifique) titre « Aimer fatigue » colle formidablement bien à ce livre, avec ce qu’il a de flou, de vague et de concrètement mélancolique. Car c’est uniquement de cela qu’il s’agit : trois êtres humains fous d’amitié et d’amour qui vont s’épauler, se désirer, se fuir aussi en 150 petites pages.

Celles et ceux qui avaient aimé les précédentes histoires de Philippe Fusaro pourront néanmoins se retrouver déboussolées. Car si l’on y retrouve ce que je viens de citer, on y perdra cependant une trame nette qui nous avait servi de tuteur dans l’univers très poétique de l’auteur. Ici, c’est lent, ça digresse, ça boit, ça cause, ça rêve, on ne semble pas vraiment savoir où l’on va…

Mais laissez-vous aller, laissez-vous perdre par cette ambiance qui, rien de moins, m’a fait penser au terrible roman de Malcom Lowry « Au-dessous du volcan ». La grosse mélancolie amoureuse et éthylique y étant certainement pour beaucoup.

Auteur à part.

Christophe
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