BALLADE RIKERS ISLAND (La) – Régis JAUFFRET

conseil-R-JAUFFRET

 ★★★☆☆ 

Seuil

Est-il nécessaire de raconter le début de ce roman ? Vous vous souvenez certainement des « déboires » de DSK au Sofitel de New York ? Eh bien voilà c’est de cela qu’il s’agit. Alors pas officiellement, non. Ceci est un roman. Et comme Jauffret l’annonce en exergue de ce livre : « Le roman c’est la réalité augmentée ».

Il est des sujets qui collent parfaitement à leur auteur. Souvenons-nous de « Limonov » pour Emmanuel Carrère. Clairement, si un romancier devait s’inspirer de l’affaire Nafissatou Dialo/DSK, c’est bien Régis Jauffret. Car il est suffisamment malin et inspiré pour s’y attaquer sans voyeurisme, ni amateurisme qui auraient vite transformé son histoire en roman pas très cher. Il s’en est déjà sorti avec « Claustria », franchement, DSK, à côté, facile pour lui.

Peut-être trop d’ailleurs. On sent que sa révolte n’est pas la même. S’il use du même mécanisme que pour l’affaire Frizl en se mettant en scène, ces passages tombent ici beaucoup plus à plat (on ne sait pas bien ce qu’il cherche exactement en partant en Afrique sur les traces de N. Dialo). On le retrouve plus à son aise dans la description minutieuse de ce héros magnifique qu’est ce type au sommet du monde et qui se voit en quelques heures traité comme le dernier des malfrats alpagués dans la rue. Idem avec le personnage de l’épouse, une femme très forte, souvent trompée mais jamais humiliée à ce point et prête pour son dernier combat pour cet homme qui ne sera bientôt plus son mari.

Un « Jauffret » mineur reste un « Jauffret ». Autant dire un roman précis (son style, même si un peu plus faiblard ici, est terrible) qui n’est pas écrit pour rien ni pour la frime. Mais pour dénoncer.

Christophe
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