Qu’est-ce qui distingue parfois un roman d’un autre ? Qu’il y ait parfois un petit quelque chose en plus ? En tout cas celui-ci fait partie de cette catégorie de bouquins qui, d’une traite (ou presque), nous apporte beaucoup.
Il n’a pas fallu 800 pages à Laurent Gaudé pour nous peindre les Scorta, famille des Pouilles (sud de l’Italie), sur un bon siècle durant. Comme quoi une grande fresque familiale n’attend pas le nombre des pages pour se révéler excellente. En un peu plus de 200 pages, cinq générations de Scorta, du brigand fou violeur de la fin du XIXème siècle à Anna la jeune étudiante contemporaine, nous accompagnent. Ce qu’ils nous montrent : une réflexion sur le bonheur. On peut d’ailleurs ne pas être complètement d’accord sur cette opinion qui consiste à mettre en avant les liens familiaux (directs) comme force première et finalement comme satisfaction au seuil de la mort ; ce que nous propose Laurent Gaudé c’est un humanisme, une humilité. Ne pas être trop prétentieux dans nos attentes ni se leurrer : on est souvent bien plus heureux qu’on ne le croit, sans le savoir, sans le pouvoir (ou sans faire l’effort pour s’en rendre compte). Chef d’oeuvre.
Allez découvrir : l’autre merveille de L. Gaudé : La mort du Roi Tsongor
Le soleil des Scorta a obtenu le Prix Goncourt 2004. Actes Sud enfin récompensé.
Christophe
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