... quelques heures par nuit est très bénéfique à la faune nocturne

L’étude de Clémentine AZAM sur le parc naturel régional du Gatinais français le prouve

Clémentine AZAM, doctorante au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, a publié en 2015 un article sur l’impact de l’extinction de l’éclairage nocturne sur l’activité des chauves souris dans le Parc naturel régional du Gâtinais français au sud de Paris (Global Change Biology (2015) 21, 4333–4341, doi : 10.1111/gcb.13036).

Les résultats de l’étude ont été repris dans des articles du Journal du Dimanche (LE JOURNAL DU DIMANCHE - 17/01/2016 - N° 3601) et du Parisien (14 Janv. 2016). Selon eux, la pollution lumineuse, phénomène grandissant en France a un impact majeur sur la biodiversité car 30 % des vertébrés et 60 % des invertébrés sont des animaux nocturnes.

La lumière artificielle gène les espèces de chauve-souris lucifuges (NDLR : qui fuient la lumière), comme le groupe des Murins ou des Oreillards qui sont trois fois plus actives lorsqu’il y a extinction des feux mais deux fois moins que dans les sites restés dans l’obscurité.

Or les populations de chauve souris qui jouent un rôle essentiel dans la régulation des populations d’insectes ont diminué de 57 % de 2006 à 2013. Il est donc essentiel de prendre des mesures en leur faveur.

L’impact de la pollution lumineuse sur d’autres animaux nocturnes comme les papillons de nuit, qui brûlent en masse contre les lampadaires est encore mal connu mais on suppose que la lumière nocturne a un effet aspirateur qui vide les populations d’insectes. Les insectes sont la base de l’échelle alimentaire et leur disparition entraine celle de leurs prédateurs (oiseaux, petits mammifères…)

La pollution lumineuse nocturne joue le rôle de barrière pour la faune et il est essentiel qu’elle soit limitée au maximum le long des trames vertes et bleues urbaine pour que celles-ci soient fonctionnelles.

Selon Le Parisien, aujourd’hui environ 10 000 communes en France ont mis en place depuis 2008 un système d’extinction de l’éclairage public (souvent de minuit à 5 heures). Cette étude montre la grande pertinence environnementale de ces mesures.

Quant à leur pertinence économique, elle n’est plus à prouver ! D’après Thomas Bédot, responsable de l’Espace Info Énergie du parc naturel régional du Gatinais français, pour au moins cinq heures d’extinction consécutives, les 33 communes du parc feraient de 30 à 40 % d’économies, ce qui peut représenter de 8 000 à 12 000 € d’économie annuelle chacune !

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