La prise en charge du rachis lombaire dŽgŽnŽratif : quand doit-on se poser la question de la chirurgie ?

DÕaprs un exposŽ du Dr Ga‘lle Mouton Paradot

(Neurochirurgien - HEP La Roseraie Aubervilliers)

DPC du 7/02/2013

 

1.   GŽnŽralitŽs

Seulement deux personnes sur dix passeront leur existence sans douleur rachidienne.

Les lombalgies reprŽsentent la pathologie chronique entra”nant le plus souvent une limitation d'activitŽs parmi la population de plus de 45 ans et dans une classe d'‰ge allant de 45 ans ˆ 64 ans, elles sont la troisime cause de handicap chronique.

Les dŽsordres mŽcaniques affectant le plus souvent le rachis lombaire sont les lŽsions musculaires, l'arthrose des articulaires postŽrieures, la dŽgŽnŽrescence discale, les spondylolisthŽsis et la scoliose de l'adulte. Cependant la physiopathologie des lombalgies ne se rŽsume pas ˆ la thŽorie Ç mŽcanistique È et d'autres hypothses impliquant des phŽnomnes inflammatoires, vasculaires ou gŽnŽtiques se sont dŽveloppŽes

2.   Hernie Discale Lombaire

"La sciatique est une affection qui peut tre invalidante par l'intensitŽ et la persistance de la douleur mais qui reste dans le domaine de l'inconfort et n'entre pas dans le cadre des maladies graves"É

2.1.     Le contexteÉ

Ç Je viens vous voir parce que jÕai une hernie discaleÉ È Et alors ?

La hernie discale est quelque chose de banaleÉmais on la met en Žvidence maintenant facilement donc le patient devient malade de ses "radios" mais on ne soigne pas des radios mais un tre patient !

 

Prs de 25% dÕadultes qui nÕont aucune symptomatologie sont en fait porteurs dÕauthentiques hernies discales (Boden 1990) sur les radios ! De plus il nÕy a pas de parallŽlisme entre

á       La taille de la hernie discale et la clinique car la symptomatologie est souvent en rapport avec la rŽaction inflammatoire

á       LÕŽtage et la topographie

 

Les altŽrations tissulaires si bien dŽcrites en IRM Ç nÕauront pas plus de signification pathologique que les rides au visage È.

 

IRM lombaire de volontaires asymptomatiques

  • 52% : bombement discal
  • 27% : de protrusion discal
  • 1% : de hernie exclue
  • 19% : de hernie intra-spongieuse
  • 8% : arthrose inter apophysaire postŽrieure

 

De plus, il faut prendre en compte le mauvais vŽcu psychologique des radios car Ç on voit la cause du mal È et quÕil faut donc l'enlever pour guŽrirÉ et s'il cherche un peu, le malade trouvera un chirurgien pour le faire !

2.2.     LÕabsence frŽquente de parallŽlisme radio-cliniqueÉ

De fait, plus de 90% des sciatiques traitŽs mŽdicalement Žvoluent favorablement dŽfinitivement entre 3 et 10 ansÉ mais le patient est impatientÉ.

Environ 50% des patients en Žchec du traitement mŽdical ˆ 6 semaines vont guŽrir dans les 6 semaines qui suivent si on poursuit le traitement mŽdicalÉ. mais souvent on observe un arrt du traitement mŽdical aprs le scanner en attendant l'avis du chirurgien !

DÕo lÕimportance

á       Du signe de Lasgue, prŽsent dans 83% des cas (Lewis 1987)

á       De lÕimpulsivitŽ de la douleur : 87% des cas (Lewis 1987)

2.3.     La cause de la douleur dans une radiculalgie d'origine discale :

2.3.1. la part mŽcanique

Description : DiffŽrent type HD lŽgendŽElle est fonction du volume de la hernie et de son type anatomique :

á   Libre ou non

á   Sa localisation par rapport ˆ la racine : mŽdiane (M), postŽro-latŽrale (PL), foraminale (F) ou extra-foraminale

Elle est aussi en rapport avec la largeur et forme du canal rachidien :

á       Existence dÕun canal Žtroit

á       PrŽsence dÕun rŽcessus latŽral Žtroit

2.3.2. la part inflammatoire

Le tissu discal herniŽ entraine la libŽration de substances algognes (cytokines). De plus, lÕexistence dÕune nŽo-angiogense est suspectŽe aboutissant ˆ une rŽsorption de la hernie discale, ce qui se traduit par une prise de contraste en imagerie. Ceci est nosologiquement proche des lombalgies discogŽnique inflammatoire (MODIC)

2.3.3. Que fait le traitement ?

Le traitement mŽdicalÉ

Sur la douleur aigŸe/douleur chronique, le traitement mŽdical viendra ˆ bout des phŽnomnes inflammatoires, disparition de l'impulsivitŽ ˆ la toux, nuits meilleures, plus de sonnette ni de points de Valleix et plus d'impulsivitŽ aux efforts brefs.

Le tempsÉ

Il viendra, pas toujours, ˆ bout de le composante mŽcanique :

á       Le volume de la hernie discale diminue de faon importante dans 50 ˆ 60% des cas en 6 ˆ 12 mois

á       Environ 10% des images rŽgressent en 1 mois

Certains facteurs sont prŽdictifs d'une Žvolution lente ou dŽfavorable : incongruence hernie-canal, hernie foraminale, hernie dans l'aisselle de la racine, dÕautres, ˆ lÕopposŽ, sont de peu dÕimportance pour le pronostic : hernie libre et le volume de la hernie.


 

 

2.4.     Indications opŽratoires

2.4.1. Les Ç urgences È

Syndrome de la queue de cheval

"Plus cela appara”t grave moins c'est urgent et vice-versa"

Ce nÕest pas forcŽment une douleur importante et parfois il nÕy a mme pas de sciatique (la compression peut commencer en S2). Il faut rechercher :

Des troubles urinaires (rŽtention, incontinence) sans douleurs 

á       Il faut rechercher troubles mictionnels : minimes car les patients ne le disent pas spontanŽment

á       Signes possibles : urine plus souvent, sent bien lÕurine passer, arrive ˆ bloquer le jet, pas de fuite

A lÕexamen

á       Des troubles neurologiques

o   Une hypoesthŽsie pŽrinŽale uni ou bilatŽrale+++ (45% des cas)

o   Un dŽficit moteur : 28%

o   Une abolition rŽflexe : 51%

á       Un signe de Lasgue : douleur dans la jambe ˆ moins de 60¡ (83%)

Souvent Žtroitesse canalaire +++

Le scanner peut tre trompeur car la hernie discale peut remplir tout le canal (IRM en urgence)

C'est la seule vraie urgence chirurgicale car elle est de mauvais pronostic sur le plan sphinctŽrien et sexuel.

 

Cotation du dŽficit moteur

0 : absence de contraction volontaire

1 : contraction faible (visible ou palpable) sans dŽplacement perceptible

2 : mouvement possible, si lÕaction de la pesanteur est ŽliminŽe

3 : mouvement possible contre la pesanteur du segment mobilisŽ

4 : mouvement possible contre la pesanteur avec rŽsistance modŽrŽe

5 : force musculaire normale

 

Sciatique paralysante

Elle se voit, le plus souvent, dans les atteintes L5 (hernie discale L4-L5) 

Si le dŽficit moteur est lŽger, abolition de l'achillŽen, hypoesthŽsie, ce n'est, en gŽnŽral, pas grave.

En revanche, si le dŽficit moteur <4 au testing et surtout, lÕaggravation est progressive quÕelle demeure toujours douloureuse, cela constitue une Ç urgence È.

La sciatique L5 paralysante ˆ dŽbut apoplectique, constitue une entitŽ ˆ part pour laquelle la chirurgie ne sert ˆ rien.

Si la sciatique est hypo-esthŽsique, peu douloureuse, cÕest une forme peu accessible ˆ la chirurgie car le malade il voit peu de changement aprs lÕintervention en raison dÕune Žvolution vers une douleur neuropathique (voire annexe questionnaire DN4).

La cruralgie dŽficitaire et amyotrophiante, quant ˆ elle, est plut™t de bon pronostic par rapport ˆ la sciatique banale.

2.4.2. Sans urgenceÉ

Ce sont les cas de sciatiques rŽsistantes ˆ un traitement mŽdical bien conduit. De fait 85% des patients sont soulagŽs aprs 6 semaines traitement mŽdical (Fager 1994) et 70% aprs 4 semaines (Weber 1993)É


 

 

2.5.     Les Techniques chirurgicales

La chirurgie ce nÕest pas 100% de succs.

Il faut le dire au patient tout en sachant que le patient ne retient quÕun tiers des informations donnŽes par le mŽdecinÉ

2.5.1. Les Techniques classiques

Elle consiste en une ablation des Žpineuses, une laminectomie et une arthrectomie partielle associŽes ou non ˆ un curetage discal. En cas dÕun spondylolisthŽsis associŽ, on procde ˆ une arthrodse L4-L5 par voie postŽrieure CÕest la technique des laminectomies : pour les hernies discales, on fait une exŽrse de la hernie et un curetage discal.

 

Le lever se fait ˆ J1.

Une prophylaxie anticoagulante est de rgle : bas de contention, HBPM.

La sortie est entre J3 et J5.

Le malade est revu en consultation ˆ 1 mois pour vŽrifier la cicatrice et faire une ordonnance de kinŽsithŽrapie pour Žducation hygine lombaire.

2.5.2. Technique Ç minimal invasive È

La technique Ç mŽtrix È

On effectue un repŽrage radio du foyer opŽratoire qui est atteint ˆ la suite dÕune dilatation progressive par la mise en place de tubes successifs. Son avantage est dans un moindre dŽlabrement musculaire ; son inconvŽnient est une moins bonne visibilitŽ pour lÕopŽrateur qui risque de passer ˆ c™tŽ de fragments herniŽs distauxÉ cÕest pour cela quÕon rŽserve cette technique aux hernies postŽro-latŽrales

LÕENDOSCOPIE :

Son grand intŽrt est dÕentra”ner moins de dŽlabrement musculaire, ŽlŽment favorable pour la suite mais elle nŽcessite un apprentissageÉ

Les suites immŽdiates sont plus simples. Les rŽsultats ˆ long terme font lÕobjet dÕŽvaluations.

2.5.3. Complications de la chirurgie

Elles sont rares

á       Neurologiques : 1 %

á       Plaie radiculaire (souvent anomalie anatomique = 2 racines), brche durale, hŽmatome Žpidural

á       Infectieuses : pariŽtale, spondylodiscite <1%

á       Positionnelles : point dÕappuis (cubital, oculaire) ; bas dŽbit

2.5.4. Aprs lÕintervention

Dans le cas gŽnŽral

Parfois tout va bienÉ

Assez souvent, tout va bien mais, il y a une rŽapparition dÕune radiculalgie ˆ 1 semaine. Ce nÕest pas grave car elle pourra tre jugulŽe par un simple traitement anti-inflammatoire (AINS)

Il y a rŽcidiveÉ

Pour parler de rŽcidive, il faut quÕil existe un intervalle libre. Le taux estimŽ est de 4% sur 10 ans (Davis 1994).

Il faut savoir que lÕinterprŽtation des IRM aprs chirurgie est dŽlicate.

Au bout 2 rŽcidives, cÕest une indication ˆ une arthrodse.


 

 

Il nÕy a aucune amŽliorationÉ

On estime les Žchecs de la chirurgie ˆ environ 10 %. CÕest la persistance de la radiculalgie et non pas la lombalgie rŽsiduelle. On peut alors Žvoquer :

á       Une erreur dÕŽtage, dÕo lÕintŽrt infiltration radioguidŽe en cas dÕhernies sur plusieurs Žtages

á       Une erreur dÕindication : sacro-ilŽite, syndrome du pyramidalÉ.

Il y a une amŽlioration partielleÉ

Le patient (mŽdecin) a peut-tre trop attendu de lÕintervention face ˆ un rachis dŽgŽnŽratifÉ

La sciatique peut tre en rapport avec une douleur neuropathique et non nociceptive (score DN4 – voire annexe). Dans ce cas, on peut proposer une stimulation mŽdullaire.

Il est important de ne pas trop attendre car plus la sciatique Žvolue depuis longtemps, plus le risque de douleur neuropathique sŽquellaire est importantÉ

Il persiste des lombalgiesÉ

Il peut sÕagir de lombalgies rŽsiduelles Ç classiques È pour lesquelles la kinŽ type Žducation posturale est trs importante. Il faut tre attentif si, en prŽ-op les radiculalgies > lombalgies.

Parfois, il sÕagit de rŽelles lombalgies post-discectomie.

3.   CANAL LOMBAIRE RƒTRƒCI

3.1.     GŽnŽralitŽs

Le canal lombaire Žtroit ou rŽtrŽci est dŽfini anatomiquement par une rŽduction du canal lombaire se caractŽrisant par une perte de rŽserve Žpidurale responsable de compression des structures nerveuses et vasculaires et cliniquement par un syndrome douloureux radiculaire.

Sa pathogŽnie est complexe et nÕest pas compltement ŽlucidŽe. Elle associe probablement plusieurs facteurs : anatomique (statique et/ou dynamique), biochimique, neuropathique et vasculaire. Ceci explique la variŽtŽ des sympt™mes, lÕŽvolution imprŽvisible et lÕabsence de corrŽlation anatomo-clinique.

Le canal lombaire Žtroit ou rŽtrŽci concerne gŽnŽralement des patients de plus de 60 ans. DÕŽvolution lente, les sympt™mes sont prŽsents en gŽnŽral depuis des annŽes avant que le patient ne se dŽcide ˆ consulter en raison de lÕaugmentation de leur intensitŽ. Des lombalgies sont prŽsentes dans 90 % des cas, mais leur absence nÕexclut pas le diagnostic.

3.2.     indications opŽratoires

3.2.1. La claudication radiculaire et le syndrome postural

Les patients se plaignent de radiculalgies uni ou bilatŽrales apparaissant ou sÕexacerbant aprs 5 ˆ 10 minutes de marche et obligeant lÕarrt. Elles peuvent aussi tre dŽclenchŽes par la station debout prolongŽe. Elles cessent aprs 5 ˆ 10 minutes de repos et rŽapparaissent aprs un temps de marche identique. Le signe dit du Caddy est assez spŽcifique.

Ce pŽrimtre de marche est assez constant pour un mme malade. Les sympt™mes sont mal systŽmatisŽs, ils sont davantage pŽnibles que franchement douloureux et souvent qualifiŽs de bizarres : douleurs, sensations de lourdeur, fourmillements des membres infŽrieurs de topographie diffuse pouvant sÕaccompagner de crampes. La topographie radiculaire de la douleur ou des paresthŽsies peut tre sciatique, crurale ou pŽrinŽale.

Le diagnostic diffŽrentiel est essentiellement lÕAOMI, la gonarthrose, la coxarthrose en sachant que les douleurs sont souvent intriquŽes. Dans ces situations, les infiltrations ˆ visŽe diagnostiques sont trs utiles.

3.2.2. Les indications opŽratoires

Tout dÕabord on nÕopre pas des imagesÉ En effet, chez les patients de 60 ˆ 80 ans :

á       36% ont une HDL (Boden 1990)

á       21% ont un CLE (Boden 1990)

3.2.3. les techniques chirurgicales

Ce sont les mmes voies abord que pour la hernie discale mais dans ce cas elle est bilatŽrale.

LÕintervention consiste en une ablation des Žpineuses, une laminectomie et une arthrectomie partielle pas trop importante pour Žviter de dŽstabiliser le rachis.

Le curetage discale se discute au cas par cas et est ˆ Žviter quand il nÕest pas nŽcessaire car, lˆ aussi, il y a un risque de dŽstabiliser le rachis.

SÕil y a une dŽstabilisation du rachis, cela va nŽcessiter secondairement une ostŽosynthse qui est une technique lourde chez des patients ‰gŽs, fragiles.

En cas de spondylolisthŽsis associŽ, une arthrodse L4-L5 par voie postŽrieure est rŽalisŽe.

3.2.4. RŽsultats de la chirurgie (Johnson 1990)

Les rŽsultats de la chirurgie sÕobservent au bout de 4 ˆ 6 mois.

Elle est efficace dans 80% des cas. Une guŽrison nÕest observŽe que chez 35% des opŽrŽs.

Une amŽlioration importante est observŽe dans la moitiŽ des cas.

4.   LOMBALGIES

4.1.     GŽnŽralitŽs

La lombalgie nÕest pas une maladie mais un sympt™me. On distingue

á       Les lombalgies communes liŽes ˆ lÕarthrose, aux discopathies (usure)

á       Les lombalgies symptomatiques, rŽvŽlatrices dÕaffections plus rares (tumeurs, infections É)

On distingue habituellement trois situations cliniques :

á       Les lombalgies aigu‘s rŽcentes Žvoluant depuis 4 semaines ˆ 6 semaines ;

á       Les lombalgies subaigu‘s Žvoluant depuis plus de 4 ˆ 6 semaines et depuis moins de 3 mois ;

á       Les lombalgies chroniques et rŽcidivantes Žvoluant depuis plus de 3 mois.

La responsabilitŽ d'une dŽtŽrioration anatomique ou d'un trouble fonctionnel dans la gense du sympt™me est toujours difficile ˆ dŽterminer.

L'incidence des lombalgies est de 60 ˆ 90 % et l'incidence annuelle de 5 %.

Elle est minimale (4 ˆ 18 %) dans la tranche d'‰ge 20 ˆ 24 ans et maximale (8 ˆ 32 %) dans la tranche d'‰ge 55 ˆ 64 ans.

En France, 25 % des patients consultant un rhumatologue et 2 ˆ 5 % des patients consultant un mŽdecin gŽnŽraliste souffrent de lombalgies.

Deux prŽsentations habituelle de la lombalgie : aigu‘ ou chronique (>3 mois).

4.2.     Les indications opŽratoires

4.2.1. DÕabordÉ

Il faut tout dÕabord prŽciser type de lombalgie :

á       Articulaire postŽrieure

á       Ç Fonctionnelle È

á       DiscogŽnique

4.2.2. En cas de lombalgie discogŽnique

La chirurgie nÕest ˆ envisager quÕaprs lÕŽchec du traitement mŽdical et aprs une prise en charge en rŽŽducation rŽelle.

La sensibilisation pŽriphŽrique : r™le du disque

LÕinnervation disque, normalement affecte la pŽriphŽrie de lÕannulus (Yoshizawa 1982).

En revanche, une innervation est retrouvŽe ˆ partie interne annulus (Freemont 1997) dans :

á       57% des cas aux niveaux douloureux

á       25% des cas aux niveaux non douloureux

á       0% des cas dans les disques tŽmoins

De plus, des terminaisons libres nociceptives sont retrouvŽes au niveau nuclŽus dans :

á       30% des disques douloureux

á       0% chez tŽmoins et disques non douloureux

Le cercle vicieux dÕauto-aggravation

CÕest le concept de la Ç carie È du disque :

DŽgŽnŽrescence discale Diminution de hauteur du disque InstabilitŽ rachidienne stimulation mŽcanique des rŽcepteurs dont le seuil est abaissŽ

Dans ce cas des micromouvements sont alors capables de stimuler ces fibres sensibilisŽes et gŽnŽrer des douleurs.

4.2.3. Les techniques chirurgicales

En cas de Ç carie È du disque, on procde ˆ une exŽrse.

Dans le cas dÕune instabilitŽ douloureuse, une fixation est lÕoption de choix.

La voie dÕabord classique est la voie postŽrieure. Dans certains cas la voie antŽrieure est plus avantageuses car moins agressive sur les masses musculaires.

 

Avantages

InconvŽnients

Voie postŽrieure

+ Ç facile È

DŽsinsertion musculaire

PostopŽratoire douloureux

Voie antŽrieure

ƒpargne musculaire

Restaure la lordose

Risque vasculaire et sexuel

4.2.4. Lombalgies symptomatiques

Elles sont rares (moins de 1%), lombalgies non communes, dÕorigine rachidienne (infections, tumeurs) ou projetŽe (viscres). Les principales Žtiologies sont, les tumeurs malignes (myŽlome, cancer secondaire des os), les tumeurs bŽnignes (ostŽome ostŽo•de, neurinomeÉ), les infections : spondylodiscite, la pelvi-spondylite ankylosante ou les ostŽopathies fragilisantes : ostŽoporose, maladie Paget

 

Drapeaux rouges

SensibilitŽ

SpŽcificitŽ

Cancer

åge > 50 ans

0.77

0.71

AntŽcŽdents cancer

0.31

0.98

Perte de poids inexpliquŽe

0.15

0.94

Absence amŽlioration aprs 1 mois traitement mŽdical

0.31

0.90

Infection

ImmunodŽpression

x

x

Utilisation de drogues IV

x

x

AntŽcŽdents d'infection (urinaires, cutanŽesÉ)

x

x

Fivre

x

x

Douleur inflammatoire (non calmŽe au repos)

x

x

Fracture

AntŽcŽdent de traumatisme rachis

0.30

0.85

CorticothŽrapie au long cours

0.06

0.995

åge > 70 ans

0.22

0.96


 

 

5.   SPONDYLOLISTHƒSIS PAR LYSE ISTHMIQUE (SPL)

5.1.     Le cadre nosologique

Le mot spondylolisthŽsis signifie glissement antŽrieur permanent du corps vertŽbral, le plus souvent de L5, plus rarement de L4 ou des vertbres lombaires plus hautes.

Classiquement, on oppose les spondylolisthŽsis par lyse isthmique avec fracture de la pars interarticularis, acquis le plus souvent par microtraumatismes rŽpŽtŽs subis pendant lÕenfance et les spondylolisthŽsis congŽnitaux o des anomalies de formation de lÕarc postŽrieur se compliquent souvent dÕune fracture isthmique. DÕautres causes de spondylolisthŽsis lombaire bas sont macro traumatiques, dŽgŽnŽratives, tumorales ou iatrognes chirurgicales.

La lyse isthmique admet un facteur gŽnŽtique puisque la population de race blanche est plus touchŽe que la population de race noire, mais nettement moins affectŽe que certaines populations comme les Esquimaux par exemple. LÕimplication dÕun facteur mŽcanique dans la lyse est ˆ mettre en relation avec la station debout car seuls les bipdes lordosŽs en rŽgion lombaire sont touchŽs aprs lÕacquisition de la marche. De plus, la rŽpŽtition des microtraumatismes sportifs en hyperextension augmente considŽrablement la frŽquence de la lyse.

5.2.     Les formes cliniques

5.2.1. Les formes asymptomatiques

Elles sont frŽquentes, environ 90 % des cas et seules 10% sont symptomatiques.

5.2.2. Les formes symptomatiques

La lombalgie aigu‘ peut correspondre ˆ lÕŽpisode de fracture initiale.

Ë un stade plus tardif, on observe une lombalgie chronique basse, parfois une sciatalgie, par compression de la racine L5 le plus souvent voire S1.

La sciatalgie est le plus souvent tronquŽe aux fesses ou cuisses.

La lombalgie est difficile ˆ rattacher au SPL (un SPL chez 4 ˆ 10% des lombalgiques, uniquementÉ) mais serait liŽe ˆ lÕimportance du SPL. Elle aggravŽe par lÕhyperextension. On faire le test au corset pour affiner la dŽmarche diagnostique.

Dans les formes graves dysplasiques, on peut observer une vŽritable cyphose lombosacrŽe avec rŽtroversion du bassin, rŽtraction des ischio-jambiers et flexum des genoux.

5.2.3. Le diagnostic de lyse isthmique

Il se fait sur des clichŽs lombaires de trois quarts, des coupes tomodensitomŽtriques perpendiculaires ˆ lÕisthme et une scintigraphie osseuse en phase prŽcoce.

Le spondylolisthŽsis est ŽvaluŽ sur des clichŽs de profil qui apprŽcient, dans un but pronostique, autant le degrŽ de glissement que lÕangle de cyphose lombosacrŽe.

LÕIRM permet de suspecter une lyse rŽcente, dÕŽvaluer lÕŽtat des disques encadrant le spondylolisthŽsis et de reconna”tre une cause compressive radiculaire.

5.3.     LÕŽvolution naturelle du spondylolisthŽsis par lyse isthmique

Elle dŽpend de lÕaffaissement Žventuel du disque intervertŽbral ; celle du spondylolisthŽsis dysplasique est plus sŽvre car elle touche des jeunes peu matures et la dŽformation suit les lois de croissance ostŽocartilagineuse.


 

 

5.4.     Les indications opŽratoires

Elles sont rares et doivent tre pesŽes.

La voie postŽrieure est associŽe ˆ un dŽlabrement musculaire et ˆ une difficultŽ ˆ rŽduire le SPL et ˆ restaurer la lordose.

La voie antŽrieure utilise la technique dite de Guillaume Tell arthrodse (L5-Cage-Sacrum).

6.   Conclusions

Les buts de la chirurgie cÕest une dŽcompression uniquement.

LÕefficacitŽ sur la radiculalgie (surtout si rŽcente) est bonne : plus de 80%.

En cas de dŽficit on peut espŽrer une rŽcupŽration.

Elle est peu efficace sur la lombalgie (causes plurifactorielles) ; environ 15% des patients ont des lombalgies rŽsiduelles

Le taux de rŽcidive est de 5-15%


 

Le questionnaire DN4

Il sÕagit dÕun auto-questionnaire qui comprend 10 items rŽpartis en 4 questions

Pour estimer la probabilitŽ dÕune douleur neuropathique, le patient doit rŽpondre ˆ chaque item des 4 questions ci-dessous par Ç oui È ou Ç non È.

 

         QUESTION 1 : la douleur prŽsente-t-elle une ou plusieurs des caractŽristiques suivantes ?

Oui

Non

1. Bržlure

 

 

2. Sensation de froid douloureux

 

 

3. DŽcharges Žlectriques

 

 

         QUESTION 2 : la douleur est-elle associŽe dans la mme rŽgion ˆ un ou plusieurs des sympt™mes suivants ?

Oui

Non

4. Fourmillements

 

 

5. Picotements

 

 

6. Engourdissements

 

 

7. DŽmangeaisons

 

 

QUESTION 3 : la douleur est-elle localisŽe dans un territoire o lÕexamen met en Žvidence 

Oui

Non

8. HypoesthŽsie au tact

 

 

9. HypoesthŽsie ˆ la piqžre

 

 

         QUESTION 4 : la douleur est-elle provoquŽe ou augmentŽe par :

Oui

Non

         10. Le frottement

 

          

 

Chaque item est notŽ 0 ou 1 selon la rŽponse nŽgative ou positive qui lui est attribuŽe. Le score total est la somme des notes obtenues pour chaque item.

 

La valeur seuil de 4/10 a ŽtŽ retenue pour sa bonne spŽcificitŽ et sa grande sensibilitŽ : un score supŽrieur ou Žgal ˆ 4 indique une trs forte probabilitŽ que la douleur ŽvaluŽe ˆ lÕaide du questionnaire soit dÕorigine neuropathique.